Quatrième dimanche de carême.
Aveugle de naissance mais alors, qui a péché, lui ou ses parents ?
Et bien non dit Jésus, ni l'aveugle ni ses parents. Heureuse faute du péché originel qui nous valut un tel Rédempteur : voilà ce que nous chanterons pour l’entrée dans la veillée pascale.
Et là, heureux handicap permis par Dieu, pour que ses œuvres se manifestent à travers la guérison de cet aveugle-né !
Nous allons donc avoir affaire à une œuvre de Dieu.
Par rapport à l’aveugle, Jésus affirme que ce qui va se passer c'est l'oeuvre de Dieu, elle va se réaliser par lui, Verbe fait chair, homme au milieu des hommes.
Il ne va pas écraser par sa toute puissance, il veut juste confirmer son travail aux œuvres de Celui qui l'a envoyé.
Croyez aux œuvres du Père à travers le Fils qui peut agir tant qu'il fait jour.
L’hostilité ne cesse pas de grandir, la nuit vient, elle approche et quand elle sera là Il ne pourra plus travailler aux œuvres du Père.
Il faudra la force de la Pentecôte pour que la parole des apôtres continue l'oeuvre du Père. Maintenant Jésus mendie humblement la foi des personnes présentes et la nôtre aussi d’ailleurs, en faisant des gestes simples : il crache à terre et avec la salive il fit de la boue. Nous pensons à la version de Chouraqui sur la création de l’homme.
Dieu créa Adama, celui qui est le glébeux, tiré de l'argile
L’homme est peu de choses sans Dieu, il ne voit pas, il est incapable de reconnaître la lumière. C'est par le baptême que nous pouvons voir dans la foi.
Et que les puissances de l'intelligence, de la volonté et de l'amour nous permettent de rejoindre Jésus ainsi notre cœur peut s'immerger complètement dans son cœur Eucharistique, ainsi grandit notre intimité avec Jésus.
Cela prend du temps, avec la nécessité des efforts comme celui de faire l'oraison quotidienne.
Cela suppose aussi les sacrements : « Vas te laver à la piscine de Siloé, ce qui signifie Envoyé. »
L'envoyé du Père c'est Jésus, il est l'envoyé et le grand prêtre par excellence, qui peut justement libérer de la cécité le jour du Sabbat.
Il est l'envoyé tant attendu et si peu reconnu, pourtant il affirme : « Je le suis moi qui te parle. »
Qui va le croire ? L'aveugle alla donc et il se lava et quand il revint, il voyait.
Il ne sait pas où est passé Jésus par contre il commence son témoignage de catéchumène : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé et je vois. »
Pour lui, Jésus est certainement un prophète.
Plus tard Jésus le retrouve alors qu’il est déjà rejeté pour son témoignage.
Jésus le rejoint dans son épreuve : « Crois-tu au Fils de l'Homme ? »
« Qui est-il Seigneur pour que je crois en lui » Alors Jésus affirme à nouveau sa divinité un peu comme avec la samaritaine : « Tu le vois et c'est lui qui te parle ». L'aveugle de naissance qui voit maintenant Jésus lui répond : « Je crois Seigneur » et il se prosterna devant lui, chose que Jésus n'a pas empêchée.
La « vox populi » dit que les pécheurs ne font pas de miracles, Dieu ne leur accorde pas ce pouvoir. Ils ne font que des prodiges par leur état de complicité avec l’ennemi. (35 jeunes à l’hopital cette semaine après leur jeu au Wouija).
Jésus affirme que par sa présence même, il rend un jugement : ceux qui ne voient pas se mettent à voir et ceux qui voient et le prétendent lourdement, deviennent aveugles.
Que se passe-t-il ? L'enquête a été menée à la perfection, tous les témoignages concordent mais les hommes se guident d'après ce qu'ils ont dans le cœur. L'aveugle a ouvert les yeux de son âme à Jésus il affirme paisiblement sa foi. Les pharisiens ne peuvent pas contester la guérison, ni le bienfait de Dieu mais pour eux cela ne peut pas venir de Jésus puisqu'ils ont étudié la question et pour eux cet homme n'est pas un prophète : c'est un imposteur et un pécheur.
Et comme ils demandent à l’aveugle guéri de refaire son récit, celui-ci leur demande non sans l’ironie du témoin rempli de l’Esprit-Saint (St Vincent sur son gril) Voulez-vous devenir ses disciples ?!
Nous pouvons penser au grain semé sur un sol dur ainsi la semence est tout de suite emportée par les oiseaux !
Les pharisiens battus sur le terrain du miracle se lancent sur le terrain de la doctrine : « Nous sommes disciples de Moïse, celui-là nous ne le connaissons pas ».
Je répète qu’ils réagissent d'après ce qu'ils ont dans le cœur.
L’humble homme guéri est rempli d'une ferme bon sens puisque Dieu livre ses trésors à ceux qui le servent et accomplissent sa volonté :
« Un homme n'a jamais rendu la vue à un aveugle-né donc s'il n'était pas de Dieu il n'aurait pas en ses mains un tel pouvoir. »
Les pharisiens ont provoqué la leçon et ils l'ont eu venant de l'Esprit Saint par l’aveugle guéri. Quand vous aurez à témoigner de moi, l’Esprit de votre Père parlera en vous. La lumière est accueillie par l'oeil en bonne santé tandis que l'œil malade en souffre et rejette cette lumière.
Tout cela vient du cœur. « La faute est de retenir captive dans l'injustice la vérité que l'on voit. » Rm 1,18
Merci Seigneur parce que ceux qui naissent créatures marquées par le péché tu les élèves à la dignité de fils, ceux qui marchaient dans les ténèbres tu les fais grandir dans la clarté de la foi.
Amen
Père Bernard Fort.
Contact :
courriel : contact@paroisse-puyoo.fr
télephone : 05 59 65 13 47