Paroisse de Puyoô et Notre-Dame d'Abet

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Dimanche 20 fevrier 2022.

7ème dimanche du temps ordinaire.

Le Seigneur a rappelé le contenu de la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent... »

Mais la loi nouvelle est supérieure à la loi du talion !

Par rapport à ceux qui frappaient ou faisaient souffrir Moïse a voulu limiter la vengeance à une mesure équitable.
Sous l'influence d'une passion, de la colère ou du désir de vengeance il se pourrait qu'il n'y ait plus de bornes.
La tentation serait de mettre l'ennemi hors d'état de nuire afin qu’il n’y revienne pas mais si en levant la main, il y a la certitude d'un châtiment, alors il y a matière à réfléchir avant de frapper.

La loi nouvelle contredit complètement la loi du talion.

La loi donnée par Jésus est supérieure, sans exclure de faire réfléchir celui qui frappe, bien au contraire. Tout le monde connaît la réaction de Jésus : « Pourquoi me frappes-tu ? »

La base étant que si un tel veux nous traîner devant la justice et nous enlever notre tunique, abandonne-lui encore ton manteau.

Quelqu'un nous réquisitionne pour 1000 pas et bien fais-en 2000 avec lui.

À qui nous demande, nous donnons. À qui veut nous emprunter, nous prêtons sans rien attendre en retour parce que le Père veux qu'il soit fait part à tous de ses propres largesses.

Si nous avons affaire à un malade mental, qui abuse, il faudra sans doute du discernement. Par ailleurs l'impunité des crimes ne suffira pas pour supprimer les crimes.

Le Seigneur m'interdit pas de recourir aux autorités compétentes.

Il y a une justice et des droits que nous ne pouvons pas abandonner sans danger.
Saint-Paul a su en appeler à César.

Le Seigneur a voulu faire réfléchir celui qui le frappait.

Le souci de Jésus fut d'inculquer le précepte de la charité et du désintéressement surnaturel afin que toute la vie du chrétien soit habitée par un saint désir.

Jésus nous invite surtout à avoir une bonne disposition intérieure dans des conflits ou seul l'amour-propre serait en jeu.

Les citoyens du Royaume des cieux sont censés vivre dans le détachement et ne pas aller jusqu'à porter leurs litiges devant des tribunaux païens (1 Corinthiens 6, 6-7)

Ce que nous désirons, nous ne le voyons pas encore mais en désirant nous devenons capables d'être comblés lorsque viendra le moment de voir.

Saint-Paul n’était rempli que d'un saint désir. « Je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore parfait, je ne pense pas avoir déjà saisi le Christ. Que faire ? Une seule chose compte, oubliant ce qui est en arrière et tendu vers l'avant, je suis mon élan vers le triomphe auquel je suis appelé de là-haut. »

C'est un élan à suivre. C'est une bonne mesure à utiliser car Jésus utilisera la même. L’enjeu est important car il s'agit de se préparer à saisir ce que l’œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce que le cœur de l'homme n'a pas pu concevoir.

Vous savez que c'est l'amour miséricordieux de Jésus qui rayonne dans tout l'Évangile selon saint Luc.

Saint Luc, c'est l'Evangile de la Miséricorde.
Le Bon Pasteur et la brebis perdue, la femme qui balaie la maison afin de retrouver la pièce d'argent perdue etc.

C'est pour cela que Jésus peut se permettre d'être exigeant en nous demandant à nous aussi de nous laisser guider dans toute notre vie par l'amour et la miséricorde. C'est l'essence même du message messianique.
C'est la morale (l’ethos) de l'Évangile.

C'est ce que Jésus résume dans le plus grand commandement (Mathieu 22,38).
« ... tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ; Le second lui est semblable tu aimeras ton prochain comme toi-même ; à ces 2 commandements se rattachent toute la loi ainsi que les prophètes. »

Nous laisser guider dans toute notre vie par l'amour et la miséricorde, Jésus en fait une bénédiction.

« Bienheureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde.» (Mathieu 5,7) L'incarnation de l'amour réjouit ceux qui souffre, les malheureux, les pécheurs. Ainsi l'amour du Père est révélé : nous avons un Père riche en miséricorde qui nous demande par Jésus de lui ressembler, à lui qui est bon pour les ingrats et les méchants.

Dieu nous demande de prendre la bonne mesure pour pardonner et pour donner. Quand viendra notre jugement particulier, Dieu prendra la mesure que nous aurons utilisée.

Jésus a dû voir ces mesures à grain, que nous avons vu nous aussi.

Grande mesure, petite mesure, très petite ou très grande, la mesure que nous aurons utilisée ici pour les autres, pendant notre vie ici-bas, servira de mesure pour nous aussi.

Amen


Contact : Père Bernard Fort. Adresse de courriel : nd point dabet arobase orange point fr. 
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