Revenons à la première lecture quand nous sommes à Jérusalem, vers 450 av J.-C. L’exil à Babylone est fini. Le temple de Jérusalem est enfin reconstruit, la vie a repris, même si les ruines de la ville ne sont pas encore relevées.
Par contre le relâchement religieux s’installe, alors Esdras le prêtre, et Néhémie le laïc proposent une fête autour de la Parole de Dieu.
Ils ne vont pas faire la morale au peuple mais c’est par une fête, qu’ils veulent redonner le sens de la famille, de la rencontre dirait pape François, de la synodalité.
Ainsi nous sommes en présence d’une grande assemblée, comme une grande famille réunie depuis le lever du jour jusqu'à midi.
Le prêtre Esdras avait son estrade de telle sorte que toute l'assemblée le voyait, hommes et femmes et enfants en âge de comprendre.
Tout le monde se mit debout pour la lecture. On dirait une assemblée très unie pour écouter la Parole après un temps où elle avait été délaissée.
Esdras bénit le Seigneur et il semblerait bien que chacun se joigne à sa louange levant les mains pour répondre : « Amen ! Amen ! »
Ensuite « ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur. »
Comment comprendre cela ? Soit ils prenaient les deux attitudes en l’occurrence, s’incliner et se prosterner soit les uns se prosternèrent et ceux qui avaient du mal à se mettre à genoux s’inclinaient !
De nos jours c’est la même chose, cependant soit dit en passant ce serait vraiment source d’une plus grande effusion de l’Esprit-Saint s’il y en avait plus qui se mettraient à genoux pour la Consécration.
Eux qui n’avaient pas le Saint-Sacrement « se prosternèrent, le visage contre terre ».
En ce qui nous concerne, Jésus est vraiment là sur l’autel après la prière de consécration. Pensez-y, voyez si vous pouvez vous mettre à genoux pour la Consécration. C’est vraiment inscrire un bonheur dans notre cœur.
Pour nous prêtres cela fait chaud au cœur de voir Jésus adoré dans son offrande renouvelée. (Solesmes, etc)
Il faut bien voir que notre liturgie se fonde sur la Parole de Dieu.
Le sacrifice de la messe n’est pas vraiment un repas puisque le sacrifice de Jésus « est mystiquement renouvelé en chaque messe qui est célébrée. »
Donc, si vous voulez bien, repensez à cette attitude source de plus de grâces, repensons à St Jean Paul II à genoux dans la grotte de Lourdes…
Cette humble attitude, je dis bien quand on peut, est une joie pour rejoindre la joie du Seigneur.
Or dit la Parole, « La joie du Seigneur est votre rempart »
C’est donc une attitude puissante et je crois que si les fidèles qui le peuvent se mettent à genoux, on pourra dire que la joie du Seigneur sera notre rempart contre le mal et le mal quel qu’il soit.
C’est une attitude puissante et d’accueil pour bien plus de bénédictions de la part du Seigneur. Le premier pas est difficile ?
Comme vous pouvez en effet le relire dans les écrits de Thérèse la Grande, Thérèse d’Avila, « ne reculez devant aucune souffrance quand il s’agit d’acquérir des biens qui sont éternels » (p 415, en-tête du chap 37)
Un jour la France chrétienne se souviendra de son baptême, elle se mettra à genoux et elle retrouvera une joie et une foi complètement renouvelées.
Le jour où la France se souviendra de Dieu et ce jour-là la Vierge Marie sera à nouveau notre rempart contre le mal et alors reviendra la JOIE, la foi, la charité fleurira partout ! Promesse du triomphe de son cœur...
Alors nous verrons à nouveau et plus que jamais, ce dont parle Paul, c’est à dire des assemblées où il y a la louange, l'adoration.
Ce n’est pas une critique pour vous qui êtes là mais un cri d’espérance par rapport à un grand nombre.
Sans doute que comme du temps d’Esdras beaucoup reviendront à la Parole de Dieu, ainsi « plus on le connaît, plus on l’aime et le glorifie » (Thérèse d’Avila p416)
Et que ne fera pas le Seigneur pour une âme qui le sert fidèlement ? » et j’ajoute humblement donc aussi par l’attitude corporelle !
Diadoque de Photicé nous donnait hier ces paroles sur la perfection spirituelle :
« C’est en effet le propre d’une âme sensible à l’amour de Dieu, que de chercher constamment la gloire de Dieu, chaque fois qu’elle accomplit les commandements, et de se réjouir de son propre abaissement. Car la gloire convient à Dieu en raison de sa grandeur ; et l’abaissement convient à l’homme, car il fait de lui le familier de Dieu. Si nous agissons ainsi, nous serons joyeux... »
Quand l'Assemblée vit ainsi unie dans cette humilité et joie devant Dieu – Assemblée Corps mystique du Christ lui-même - , alors dit Saint Paul, « il y a les miracles, puis les dons de guérison, d'assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. »
« Redoublez d’efforts dit encore l’Ecriture, pour confirmer l’appel que vous avez reçu » or notre baptême est déjà un appel. C’est une consécration à vivre selon notre vocation mais toujours dans la joie d’appartenir au Seigneur au sein d’un même Corps mystique !
Et bien le Seigneur veut nous redire, : « ayez foi, prenez courage. »
Notre tache ne consiste pas à rebâtir le rempart de Jérusalem nous avons à raviver en nous la joie du Seigneur qui est notre rempart.
Que la Vierge Marie nous aide à aimer et adorer son Fils, nous aide à élargir le Corps mystique du Christ en ce temps synodal.
Que nous puissions mieux écouter et mieux transmettre notre joie.
Je termine avec le prêtre Esdras qui disait à tout le peuple après l’épreuve :
-« ne pleurez pas, mangez et buvez des boissons aromatisées, partagez car ce jour est consacré à notre Dieu. Ne vous affligez pas, puisque la JOIE du Seigneur est votre rempart ».
Amen
