22ème dimanche du temps ordinaire.
Dans un sermon de Saint-Jean Chrysostome à propos « de l'oreille qui écoute »
première lecture (Si 3, 17-18.20.28-29); quels sont les chemins de la conversion afin de faire la meilleure écoute et bien ils sont nombreux, différents et variés mais tous conduisent au Ciel.
En premier lieu, il y a la condamnation de nos fautes ainsi nous craignons davantage d'y retomber et c'est nous qui condamnons avant d'être devant le tribunal du Seigneur.
Le deuxième chemin de conversion consiste à ne garder aucune rancune envers nos ennemis, ensuite il y a la prière et l'aumône.
Sur l’aumône, l’Évangile de ce jour nous dit :
« invite des boiteux, des pauvres, des estropiés, des aveugles et heureux seras-tu »
En dernier lieu, comme chemin en vue de la conversion nous avons la modestie et l'humilité ainsi nous suivons ce que le Seigneur nous a demandé, comme nous l'avons entendu dans la première lecture selon ben Sirac.
Pour lui, il y a deux catégories de personnes : les humbles et les orgueilleux. Les humbles sont conscients de leurs limites. Ils écoutent leurs parents et leur maître dans l'espoir d'apprendre quelque chose et de progresser.
Ils prient Dieu de les éclairer, de leur venir en aide, tandis que les orgueilleux croyant tout savoir et tout maîtriser par eux-mêmes n'écoutent personne.
La difficulté c'est d'arriver à être bien conscient de nos limites.
On dit qu'il faut beaucoup d'humiliations pour faire un peu d'humilité.
Le grand avantage, c'est que la modestie et l'humilité sont puissants pour détruire les péchés à la racine.
Saint-Jean-Chrysostome rappelle l'exemple du publicain qui ne pouvait pas proclamer ses bonnes actions mais qui les a toutes remplacées par l'offrande de son humilité et à déposé ainsi le lourd fardeau de ses fautes.
Même si on est pauvre on peut abandonner la colère, pratiquer l'humilité, prier assidûment et condamner nos péchés et même le pauvre peut le faire. Nous le voyons dans le cas de la veuve avec ses deux piécettes.
Ainsi se réalisera la parole du Seigneur :
« qui s'élève sera abaissé. »
Dieu l’abaissera et c'est bien triste pour lui ainsi dit Ben Sirac :
« la condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. »
En fait, c'est une imitation du péché de l'ange et celui-ci fut abaissé. Dans le livre Isaïe Chap 14 :
« Comment es-tu tombé du Ciel, étoile du matin, fils de l'aurore ?
As-tu été jeté à terre vainqueur des nations ? Toi qui avait dit dans ton cœur : j’escaladerai les cieux, au-dessus des étoiles de Dieu, j'élèverai mon trône, je siègerai sur la montagne de l'Assemblée, je monterai au sommet des nuages, je m'égalerai au Très-Haut. »
Abaissé, il l’a été !
« Mais tu as été précipité au Schéol, dans les profondeurs de l'abîme. »
Les humbles le regardent et se demandent :
« est-ce bien l'homme qui faisait trembler la terre il a réduit le monde en désert, rasé des villes, il ne renvoyait pas chez eux les prisonniers. Tu as ruiné ton pays, tu as fait périr ton peuple. »
Vous me direz que l’on passé du singulier au pluriel car en effet l'orgueil de l'ange trouve une écoute mais le Seigneur qui nous aime tellement nous appelle à écouter du bon côté.
L'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute, ainsi méditant la parole dans la prière nous serons prêts à entendre le Seigneur nous dire :
« Mon ami, avance plus haut ».
Quel bonheur en effet de comprendre dès maintenant où est notre juste place :
« qui s'abaisse sera élevé »
ce faisant, nous imitons Marie Reine fêtée lundi dernier sous ce vocable. « Il élève les humbles ».
Saint Amédée de Lausanne écrivait :
« Lors donc que la Vierge des Vierges était conduite par son Dieu et Fils, le Roi des rois, dans l'allégresse des anges, la joie des Archanges, parmi les acclamations du Ciel, alors s’accomplit la prophétie de David disant au Seigneur : la Reine se tient à ta droite, dans un un vêtement d'or et des ornements variés. »
Nous sommes invités à participer à ces noces « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. » et nous aurons la joie de voir notre Reine !
Mais dit Jésus ne va pas t'installer à la première place.
Marie nous le demande elle aussi et elle nous en a donné l'exemple :
« soyez petits » Vivez pour Jésus en réalisant l'Évangile à la lettre.»
Marie nous y aide volontiers, c'est pourquoi parlant de nous, « il ne doivent vivre que pour moi, avec moi, moi seul pourrai les former à une union d'esprit et de cœur de plus en plus grande avec mon Fils Jésus, je les ferai agir uniquement pour lui, comme si je les conduisais par la main et sous la douce influence de mon inspiration de Maman. » (confère aussi la spiritualité de Saint-Louis Marie Grignon de Montfort ). Plus récemment certains ont fêté dans l’ancien Carmel de PAU, Sainte Myriam de Jésus Crucifié. Elle disait « Jésus frappe à toutes les portes ; personne ne veut lui ouvrir ; il appelle, personne ne répond ; il attend, personne ne vient… Dédommagez-le ; ouvrez-lui votre cœur ; faites-le entrer dedans ; donnez-lui tout. Ne pensez qu’à lui, n’aimez que lui, faites tout pour lui…»
Pourtant quand Jésus regarde ses élus, son regard fait fondre le cœur. »
Il a dit, ce Seigneur : « le Maître n’oublie pas sa servante, mais la servante oublie son Maître… Jésus n’est pas connu, Jésus n’est pas aimé ! »
« Il est doux d’entendre parler de Jésus, mais plus doux d’entendre Jésus lui-même… il est doux de penser à Jésus, mais plus doux de le posséder… il est doux de prêter l’oreille à Jésus, mais plus doux de faire sa volonté… »
Partie au Ciel en 1878 à l’âge de 32 ans (1846-1878) elle a été canonisée en 2015 , ce qui signifie que dès sa mort, Jésus lui a dit :
« mon amie avance plus haut. »
Amen
Père Bernard Fort.
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